Le projet démesuré d’Hitler pour Strasbourg pendant la guerre
1940, l’Alsace est annexée par l’Allemagne, le gauleiter Robert Wagner diffuse une circulaire ordonnant la germanisation des inscriptions, la modification ou même la démolition de certains monuments ou bâtiments rappelant la part de l’identité française de Strasbourg.
Le mythe de la « wunderschöne Stadt » (ville majestueuse en gros) est un des moyens de propagande de l’idéologie nazie. Dans ce cadre, Hitler amorce alors un projet très ambitieux pour Strasbourg. Il vise à transformer la ville en une immense métropole influente symbole du Reich sur les deux rives du Rhin.
Le projet de «Grand Strasbourg» doit alors porter la future métropole à plus de 3,5 millions d’habitants et commence en augmentant sa superficie de 75% en assimilant les communes limitrophes ainsi que Kehl. Une première esquisse d’Hitler en personne, dépeint une liaison entre Kehl et Strasbourg sur le Rhin, se finissant à l’ouest en Y avec deux branches, au nord vers la Neustadt et au sud vers le Neudorf. Cette articulation s’agrémente de deux places magistrales, la première, située dans l’actuel quartier de l’Esplanade, servant d’articulation médiane entre les axes et la deuxième, et permettant de lier la ville impériale du Deuxième Reich à la nouvelle extension.
Le concours architectural pour l’agrandissement est alors lancé et 5 architectes sont mis à contribution : Erich Schelling, Wolfdietrich Panther, Hans Möhrle associé à Hermann Alker et Joseph Schlippe, Paul Schmitthenner et Richard Beblo.
Le contexte financier de l’époque (efforts de guerre) et la durée de vie raccourcie du « Reich millénaire » eurent rapidement raison de ce projet démesuré.
Source : Sophie Eberhardt – entre France et Allemagne, de la ville ancienne à la Neustadt de Strasbourg: la construction du regard patrimonial.
Terrifiant ! Heureusement que le Führer n’a pu mener ce projet à bien. Merci pour cet aperçu très instructif
Eh ben, on l’a échappée belle!
Certes ils étaient portés par une horrible idéologie, mais ces projets sont-ils vraiment pires que ce qui se trouvent en leur lieu et place, à savoir, les blocs années 60 de l’Esplanade, les immeubles boîte à chaussure des promoteurs de l’Avenue du Rhin et les friches industrielles du Port du Rhin ? Ceux de Panther et Schlippe sont même pas si mal quand on y pense.