Strasbourg 1870 ép.1 : Le début du siège
En 1870, la France est gouvernée par l’empereur Napoléon III (que nous avions déjà évoqué lors de sa tentative de coup d’état à Strasbourg en 1836). Depuis 20 ans, il a fait entrer la France dans le développement industriel (chemin de fer, usines, mécanisation, etc…). Mais le voisin prussien, commandé par le redoutable Otto Von Bismarck, voit d’un mauvais œil le développement de la France. De plus, il a la volonté d’unir les différents états allemands sous une même bannière. Quoi de mieux qu’un ennemi commun pour fédérer tout ce beau monde…
Poussée par un imbroglio diplomatique orchestré par Bismarck (la dépêche d’Ems), la guerre éclate. Les allemands attaquent en Alsace et sont victorieux aux batailles de Wissembourg (4 août 1870) et de Frœschwiller-Wœrth (6 août 1870).
Image :La mythique dernière charge des cuirassiers français à Reichshoffen à la bataille de Frœschwiller-Wœrth.
Suite à ces deux victoires, les allemands envoient le général August Von Werder et 65 000 hommes pour prendre Strasbourg, considérée alors comme l’une des plus puissantes places fortes de France.
Gardée par 17 000 hommes et commandée par le général Jean-Jacques Uhrich, Strasbourg n’est pourtant pas opérationnelle. Les fortifications de Vauban qui entourent la ville ont presque 200 ans et ne peuvent pas tenir face à l’artillerie moderne allemande. La cité ne compte pas assez d’abris pour protéger sa garnison et dispose seulement de quelques centaines de canons obsolètes et de multiples calibres.
Venant par Schiltigheim, les allemands encerclent la ville et déploient un dispositif de siège ainsi que 320 pièces d’artillerie dont un grand nombre de canons modernes à longue portée).
Plan du siège de Strasbourg en 1870. En bleu : les positions prussiennes (cliquez pour agrandir)
Le général allemand Von Werder sait que la prise de Strasbourg et ses 80 000 habitants serait une victoire retentissante. Sa stratégie est donc simple : obtenir rapidement la reddition de la ville en la bombardant allègrement : que ce soit ses fortifications mais aussi sa population pour démoraliser les défenseurs français. C’est donc plus de 200 000 obus qui vont ravager Strasbourg pendant la durée du siège. Certains quartiers seront détruits à 90%, des incendies endommageront certains monuments (même notre chère Cathédrale !).
Le 13 août 1870 c’est le début des hostilités avec un premier projectile qui éclate sur le faubourg national.
Le général français Uhrich propose à son adversaire de laisser sortir les femmes, les enfants et les vieillards. Nein !, la réponse du général Von Werder est froide et lourde de sens. Elle vaudra à l’allemand le sobriquet de « Von Mörder » (l’assassin) par les strasbourgeois.
A suivre…
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Notre série « Strasbourg 1870 » :
#1 : Le début du siège
#2 : Le terrible bombardement du 23 août
#3 : L’arrivée des alliés suisses
#4 : La capitulation
J’apprends l’histoire de cette guerre que l’on connaît peu pas assez