L’évolution des fortifications et remparts de Strasbourg

Dans la lignée de notre article sur la Citadelle de Strasbourg, parlons à présent des fortifications de la ville.
Strasbourg, de par son emplacement sur le Rhin et l’Ill, a été depuis longtemps convoitée par ses visiteurs.
De lointaines origines
Pour rappel (cf notre article sur les origines de Strasbourg), les romains bâtissent en 12 av. JC un camp militaire sur la Grande-Ile. Ils nommeront le lieu Argentoratum. Une trentaine d’années plus tard, la ville devient un carrefour commercial et la population estimée avoisinerait déjà les 10 000!

Durant les siècles qui suivent, la population reste relativement constante, entre 20 000 et 30 000 habitants.
Les romains installent successivement trois enceintes différentes.
La première, lorsque les militaires s’installent, était faite de bois et de terre. Cette dernière mesurait environ 4,5m de large et 3,5m de haut, entourée d’un fossé.
Durant le IIe siècle, cette installation de fortune est fortifiée avec des remparts en pierre calcaire, cette fois-ci avec des bords saillants.
Un troisième et dernier rempart sera ajouté durant la fin du IIIe siècle. Celui-ci sera construit en … grès rose bien entendu ! Le long de ce rempart seront installées de nombreuses tours de défense, de 4 à 7m de diamètre.
Des vestiges de ce rempart subsistent et peuvent être aperçus notamment place du Temple-Neuf, intégrés dans les murs de certains immeubles. Si vous habitez au 47-49 rue des Grandes Arcades, la pile de briques dans votre cave est une tour de cette époque-là!

Les Huns, guidés par Attila, détruisent la ville en 451.
Changement de propriétaire
La Grande-Ile est à nouveau colonisée en 496 par les Francs et devient Strateburgum.
Au VIIIe siècle, la ville est peuplée par seulement 1500 âmes (pendant les 5 siècles à venir, la population restera concentrée dans la Grande-Ile).
Nouvelles fortifications
Vers 1100, une nouvelle enceinte fortifiée voit le jour. D’autres remparts seront ajoutés dans les années 1200.
Les trois tours actuelles des Ponts Couverts (à l’époque il en existait 27) sont construites vers 1250.

Une partie du mur existe encore aujourd’hui, place Sainte-Madeleine !

Pour accéder à la ville, huit portes étaient installées: les portes Saint-Étienne, des Juifs, de Pierre, de Spire, de la Douane, Sainte-Catherine, de l’Hôpital et des Bouchers (hélas aujourd’hui, il n’en reste qu’une, la Porte de l’Hôpital).

Le changement, c’est Vauban !
Ou presque.
De nombreuses modifications ont lieu au fil des siècles, et les crédits pour les plus célèbres d’entre elles reviennent à Vauban. Pourtant, c’est Daniel Specklin qui propose de construire des bastions étoilés le long de l’enceinte, en 1585.
Vauban ajoutera surtout une citadelle à la ville, achevée en 1685. On lui doit aussi le barrage Vauban, construit devant les Ponts Couverts, à ce moment-là obsolètes pour la défense de la ville.



Soyez curieux !
Pour aller plus loin, allez donc voir le plan relief de Strasbourg de 1725 au musée historique!
(Il existe également celui de 1836 qui était un temps disponible aux Invalides à Paris, mais est actuellement en réserve)

en ce qui concerne le plan relief de 1836 il était présenté au grand palais lors de la superbe exposition des plans reliefs il était la principale « ‘ attraction « ‘ quel bon souvenir, malheureusement aujourd’hui dans la pénombre des réserves !!!!