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30 Photos de Strasbourg sous les bombardements (1943-1944)

30 Photos de Strasbourg sous les bombardements (1943-1944)

30 Photos de Strasbourg sous les bombardements (1943-1944)


La ville de Strasbourg a été bombardée 3 fois durant la seconde guerre mondiale.
Le premier a eu lieu le 6 septembre 1943, aux alentours de 11 heures, quand les Forteresses volantes américaines (B-17) arrivent dans le ciel strasbourgeois. Les habitants ne s’attendent pas à être la cible de ces appareils. En effet, depuis le début de la guerre la capitale alsacienne avait été épargnée par les bombardements alliés.
Cette fois-ci, alors que les bombardiers américains revenaient d’une opération contre l’usine Bosch de Stuttgart, ce sont près de 600 bombes qui sont larguées en moins de deux minutes touchant notamment de plein fouet le Neudorf. Le Scala, cinéma à l’époque, aujourd’hui théâtre, servit de chapelle ardente pour accueillir les victimes. De nombreuses habitations sont fracassées et éventrées par les explosions qui se succèdent sous les sirènes d’alarmes et avec une violence inouïe. Partout le sol et les murs tremblent et se fissurent.
Les 2 autres bombardements ont lieu le 11 août et le 25 septembre 1944. Plusieurs édifices sont touchés comme la Cathédrale, le palais Rohan, l’ancienne douane ou l’église Saint-Étienne. Le Neudorf et la Meinau sont également assez endommagés.
Un ouvrage paraît à l’occasion de ce 70e anniversaire chez La Nuée Bleue. Il est signé Richard Seiler et dresse le bilan des destructions et des morts de la capitale alsacienne liés aux bombardements alliés. L’auteur a recensé 1035 morts et estime que sur toute la durée de la guerre 20 % de la ville ont été dévastées par 5 797 bombes qui ont atteint 13 982 maisons ou immeubles.

Témoignages :

Pierre S. de Hoerdt, Rue des Grandes Arcades ancien magazin Wéry
« Durant l’été 1944, j’étais apprenti horloger dans la bijouterie Riss, rue des Grandes Arcades à Strasbourg. Le 11 août dans l’après midi, suite à l’alerte, tous les employés et la direction, nous sommes descendus dans la cave. Au bout d’un moment, la bombe a explosé au premier étage de l’immeuble voisin chez Wéry.
Après avoir repris nos esprits et voyant que nous étions tous sain et sauf, nous sommes remontés. Il a fallu dégager les gravats qui obstruaient la trappe d’escalier. La poussière était telle qu’on ne voyait absolument rien, à tel point que, me dirigeant vers la rue, je me suis heurté à quelque chose de jaune. J’étais au milieu de la rue des Grandes Arcades et devant moi était le tramway. Après dissipation de la poussière, en faisant un tour d’horizon, tout avait l’air normal à l’horizon. Et c’est seulement au bout d’un moment que le Schwowelade qui avait l’air intact s’est mis à flamber depuis le premier étage jusqu’à la toiture d’un seul coup. Les flammes sortaient de toutes les fenêtres et enflammaient même les fenêtres de l’autre côté de la rue des Hallebardes. Les pompiers qui étaient sans eau par manque de pression essayaient avec des pierres de rabattre les volets des maisons, sans succès. Au bout d’une bonne heure, ils ont réussi à dérouler des tuyaux pour pomper l’eau dans l’Ill, près du pont du Corbeau.
Après ses évènements tragiques, il me fallait encore rentrer chez moi à Bischwiller. Pas de train. J’ai pris le tramway jusqu’à Hœnheim, puis j’ai marché avec ma blouse blanche sous le bras, tous nos effets vestimentaires étaient restés sous 3 à 4 mètres de gravats ».

Le 25 septembre 1944, à 11 h 30, un tapis de bombes s’abattait sur Lingolsheim faisant plus de 70 victimes.
Le ciel était très bas. La sirène d’alarme venait de retentir quand les premières bombes meurtrières ont atteint la ville.
Les habitants n’ont pas eu le temps de se rendre aux abris. Une grande partie du centre ville fut détruite. La rue des Juifs, la rue du Château, la rue du Maréchal-Foch Beaucoup se souviennent encore du tramway stoppé dans sa course par une bombe. Une trentaine de Strasbourgeoises et plus de 40 Lingolsheimois perdirent la vie.
Un membre de la défense passive, chargé de déblayer les décombres en cas de bombardement, se souvient. « Nous avions 16 ans. Nous avons dû ramasser les corps sans vie de nombreuses Strasbourgeoises venues creuser des tranchées antichars du côté de l’actuel stade Joffre-Lefebvre. » Mais il y eu aussi des moments de joie, comme cette jeune femme retrouvée vivante sous les décombres de sa maison ».
(Source : 67400.free.fr)

Crédits photos : Archives de Strasbourg

Épisode 1 : 30 Photos de Strasbourg, ville fantôme pendant la drôle de guerre (1939-1940)
Épisode 2 : 30 Photos de Strasbourg pendant l’Occupation nazie (1940-1944)
Épisode 3 : 30 Photos de Strasbourg sous les bombardements (1943-1944)
Épisode 4 : 30 Photos de la libération de Strasbourg pendant la seconde guerre mondiale (1944)


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Cyril

Fondateur de Kuriocity | Homme des tavernes

18 thoughts on “30 Photos de Strasbourg sous les bombardements (1943-1944)

  1. Bjr a tous, le pire, c’est de l’avoir vécu, d’avoir été sous les bombardements, d’avoir été enterré vivant sous la terre et les décombres, d’avoir sa sœur morte sur son dos, de ne plus rien avoir, ni famille ni amis, ne même; pas avoir l’indispensable, être traumatisé pour le restant des jours, avoir eu la téte écrasée et toutes les dents cassées, un vraie calvére, mais, certains me reprochent d’avoir des «  »PRIVILEGES » » je veux bien leur laisser les privileges, avec les handicaps faisant partie

    1. J’ai connu la meme experience au 12 rue des Orfevres ou la maison en vis a vis a « été » soufflée le meme jour.Nous etions encore chez nous avant de descendre à la cave un peu tardivement il est vrai…

      1. Au mois d’août 1944, mes parents exploitaient une patisserie au 22 rue du vieux marché aux poissons. Après le bombardement dans l’après-midi du 11 août, la maison voisine au n°26 dont la façade avait été abattue surla rue par une bombe a pris feu et les maisons n° 24, 26, 28 et 30 ont été entièrement détruites dans la fournaise la nuit suivante

  2. né en décembre 1943 à STRASBOURG rue de la fonderie je n’ai pas de souvenirs précis de ces bombardements mais de voir notre belle ville aussi sinistrée m’attriste beaucoup.
    Elle a pu heureusement se relever encore plus belle et merci de nous permettre de conserver ces images tragiques .

  3. Pas de privileges. C’est la moindre de choses d’indemniser les victimes. Je ne veux même pas me penser a votre place. Quelle horreur !

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